Décédée le 9 mai 2013 à Montréal, Québec.
Biographie :
Née à Montréal, fille de la
journaliste Odette Oligny, elle se dirige avec
passion dans une carrière de comédienne qu’elle poursuivra jusqu’à près de ses
90 ans. Huguette Oligny commence tout d’abord à
Montréal, jouant les grands rôles du répertoire classique: elle sera Célimène
dans Le misanthrope de Molière, le
rôle-titre dans Marie Stuart de
Schiller, Elmire dans Tartuffe de Molière, Dona Honoria dans Le soulier de satin de Claudel,
Gabrielle dans Anatole de Schnitzler,
Toinette dans Le malade imaginaire de
Molière, Laura dans Père de
Strindberg, Marguerite dans La dame aux
camélias de Dumas fils et le rôle principal dans Bérénice de Racine.
Elle est déjà une vedette
confirmée lorsqu’elle participe à la création de plusieurs œuvres québécoises
telles Le temps des lilas de Marcel Dubé, Tit-Coq et Hier les enfants dansaient de Gratien Gélinas qu’elle épouse en 1973.
Parfaitement bilingue, elle
se sera produite sur toutes les scènes importantes nord-américaines, tout comme
elle ira jouer à Paris ou à Bruxelles.
Dès les débuts du petit
écran, la grande beauté d’Huguette Oligny lui vaut de
nombreux contrats. Elle accumule les rôles dans plusieurs télé-romans,
Joie de vivre (elle fut Hélène de
1959 à 1963) Rue des Pignons (elle
est Maman Jarry de 1966 à 1977),
Métro-Boulot-Dodo et Monsieur le
Ministre à Radio-Canada ainsi que Le
clan Beaulieu et Belle Rive à
Télé-Métropole. Oligny participera bien sûr aux
tournages des télé-théâtres qui feront les beaux jours de Radio-Canada dans les
années 50 et 60.
On la voit aussi au cinéma,
dans Les lumières de ma ville de Bigras ou alors tenant le rôle de la mère de Geneviève
Bujold dans Kamouraska en 1973.
Les années 80 sont aussi
productives pour elle : elle joue le rôle d'Albertine dans Albertine en
cinq temps de Michel Tremblay au Centre national des arts d'Ottawa et au
Théâtre du Rideau vert, à Montréal en 1984 ou alors avec son mari, dans La passion de Narcisse Mondoux. Les années 90 l’occupent tout
autant : elle sera la tante Aline dans le téléroman Cormoran ou Marie-Rose Julien dans la seconde mouture de Sous le signe du lion. Ce rôle lui vaudra un prix Gémeau.
Membre du conseil de l'Union
des artistes de 1962 à 1964, Huguette Oligny reçoit,
à sept reprises, le trophée annuel destiné à la meilleure comédienne de langue
française au Canada. Elle est nommée officier de l'Ordre du Canada en 1984 et
fait chevalier de l’Ordre National du Québec en 1999.
Le fils de Gratien Gélinas, Pascal, réalisa le documentaire Huguette
Oligny, le goût de vivre, sorti au début 2013,
qui donne la parole à la comédienne. Sans être un retour
exhaustif sur sa longue carrière, le film privilégie la parole d'une femme qui
arrive à la fin de sa vie.
Filmographie:
1950 - Les lumières de ma ville : de
Jean-Yves Bigras
avec Paul Berval
1955 - L’avocat
de la défense : de Roger Blais
avec Roger Garceau
1964 - Amanita pestilens :
de René Bonnière
avec Geneviève Bujold
1973 - Kamouraska :de Claude Jutra
avec Geneviève Bujold
1974 - Pousse mais pousse égal : de
Denis Héroux
avec Gilles Latulippe
1976 - Le soleil se lève en retard :
de André Brassard
avec Yvon Deschamps
1989 - Salut Victor !: de Anne-Claire Poirier
avec Juliette Huot
1998 - Pendant
ce temps : de Ghislaine Côté
avec Gérard Poirier
2002 - The Book of Eve
/ Histoire d’Ève : de Claude Fournier
avec Angèle Coutu
2003 - Nuts : de Serge Kabarian -court métrage-
avec Amulette Garneau
2004 - Premier juillet : de Philippe
Gagnon
avec Antoine Durand
2005 - Aurore : de Luc Dionne
avec Hélène Bourgeois-Leclerc
Idole instantanée : de Yves Desgagnés
avec Claudine Mercier
2007 - Super Phoenix : de Sylvie Rosenthal -court métrage-
avec Patrick Baby
2008 - La
capture : de Carole Laure
avec Pascale Bussières
2013 -
Huguette Oligny,
le goût de vivre : de Pascal Gélinas -documentaire-
© Alexandre CARLE pour Les Gens du Cinéma (mise à jour
10/05/2013)